«Un succès», selon François Hollande et Jean-Marc Ayrault…
Au terme d’une journée marathon et de trois mois de négociations, syndicats et patronats ont arraché vendredi un accord sur la sécurisation de l’emploi, salué par François Hollande comme «un succès du dialogue social».
«Cet accord se traduira par de nouvelles avancées pour les salariés», a estimé le chef de l’Etat. Il a demandé au gouvernement de préparer «sans délais» un projet de loi «afin de transcrire fidèlement» le texte, qui doit encore recevoir l’approbation formelle des organisations dans les prochains jours.
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a lui aussi exprimé sa «vive satisfaction».
Un projet de loi présenté début mars
Ce projet de loi sera présenté en Conseil des ministres le 6 ou le 13 mars, puis examiné en urgence par le Parlement en vue d’une promulgation fin mai.
Destiné à offrir plus de souplesse aux entreprises et davantage de protection aux salariés, cet accord «marque l’avènement d’une culture du compromis après des décennies d’une philosophie de l’antagonisme social», s’est félicitée Laurence Parisot, présidente du Medef.
Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a lui aussi salué «un accord ambitieux» estimant que l’emploi était le «gagnant».
«Ce qu’on a obtenu n’est pas la perfection» mais «je donnerai un avis positif la semaine prochaine à mon bureau confédéral», a affirmé de son côté Joseph Thouvenel (CFTC).
Pour Marie-Françoise Leflon (CFE-CGC), «l’accord est équilibré».
Pour être ratifié, un accord national interprofessionnel ne doit pas rencontrer l’opposition de plus de deux des cinq syndicats.
FO et CGT contre
La CGT et FO se sont quant à elle clairement opposées au texte: «l’accord est inacceptable de notre point de vue», a déclaré Agnès Le Bot (CGT), qui a prévenu que «la partie n’était pas finie».
«C’est un jour sombre pour les droits des salariés», a estimé Stéphane Lardy (FO) dénonçant un texte qui «renforce la précarité» et une négociation qui a «loupé sa cible».
Alors que les discussions piétinaient depuis le 4 octobre, le patronat (Medef, CGPME, UPA) a ouvert la voie au compromis vendredi matin en lâchant du lest sur la taxation de certains CDD, casus belli des syndicats.
Cette mesure figurait parmi les engagements du candidat Hollande, et dans la feuille de route du gouvernement pour lutter contre la précarité, alors que le recours aux CDD de moins d’un mois a explosé (+88% entre 2000 et 2010).
Un accord qui conforte François Hollande
Côté flexibilité, figurent notamment l’encadrement des accords permettant de baisser salaires et/ou temps de travail en cas de difficulté, des mesures pour faciliter et «déjudiciariser» les licenciements et la possibilité de restructurer sans plan social via une mobilité obligatoire.
En contrepartie, de nouveaux droits sont octroyés aux salariés et aux chômeurs: généralisation d’une complémentaire santé, limitation des temps partiels ou encore droits rechargeables à l’assurance-chômage.
A défaut de compromis «historique» réclamé par François Hollande avant fin 2012, l’exécutif attendait un «accord ambitieux», considérant cette réforme comme primordiale pour lutter contre le chômage, qui touche 3,13 millions de Français.
La France, scrutée par les agences de notation et Bruxelles, est l’un des derniers pays en Europe à engager une telle réforme.
Ce compromis conforte également le chef de l’État, qui a érigé le dialogue social en moteur de réformes.
Cet accord intervient cinq ans jour pour jour après celui sur la modernisation du marché du travail, à l’origine de la rupture conventionnelle, qui a mis fin depuis à plus d’un million de CDI.
Depuis l’échec de 1984, il n’y avait pas eu de nouvelle tentative de réformer en profondeur le marché du travail. (…)
Sources from AFP
Notes d’Administrateur :
CFDT et CFE-CGC deux syndicats qui n’ont hélas aucune crédibilité et surtout une réelle non représentativité du peuple. Deux syndicats qui mangent dans la main du patronat et du Gouvernement et ce n’est malheureusement pas nouveau…
Au-delà de ce jour sombre pour les droits des salariés, je constate que le syndicalisme n’est plus ce qu’il était et malgré les bonnes volontés de certains et encore nombreux camarades, nous nous cantonnons aujourd’hui à des négociations pour de faibles et de maigres résultats en oubliant peu à peu le sens du mot « batailles ».
Nous sommes tombés déjà bien bas et la crise n’est pas une fatalité pour tous le monde, en l’occurrence, il y a encore trop de privilégiés qui « mangent la laine » sur le dos des autres…
François Hollande et Jean-Marc Ayrault se félicitent du succès. Mais quel succès ? Ces derniers avec le PS oublient qu’ils utilisent le battage médiatique à contresens de la réalité et surtout de la vérité !!! Il en est de même pour d’autres projets (voir la manifestation de demain contre le forcing du Gouvernement, du PS et des bobos, à titre d’exemple…).
L’inquiétude est là aujourd’hui. Que va t’on faire demain ? Il n’y a rien dans cet accord… Cet accord n’est qu’un recul pour les travailleurs. C’est effrayant et c’est à mon sens bien ce qui soucie le plus les citoyens que nous sommes… Que vont faire nos enfants ? Banque, assurance, commerce, informatique ???? Il n’y en aura pas pour tout le monde…
Toutefois nous devons redonner de l’espoir et de la vigueur aux vrais camarades syndicalistes et surtout au peuple… Mobilisation et Solidarité car la France devient le pays de l’argent roi et du profit comme ceux que l’on connait outre atlantique ! La lutte continue…
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